LI YE / QUATUOR
PERFORMANCE
LI YE / QUATUOR est une forme chorégraphique d’improvisation in situ, née de la création en duo LI YE, qui a été adaptée à l’occasion des célébrations des 10 ans de la Halle Pajol, dans le 18e arrondissement de Paris, sur une commande de la Ville de Paris / Mairie du 18e.
À l’image de l’espace urbain multiforme qui les accueille, entre végétation, architecture contemporaine écoresponsable et structure métallique classée, les quatre artistes mêlent leurs langages aux parcours différents, leur quête d’un espace commun.
Avec LI YE, performance in situ, la chorégraphe Alexia Traore dessine une anatomie des relations humaines, auprès de Khalil Funky Blood, Nawel Bounar et Hacen Hafdhi. Leurs gestes en résonance tissent une narration intime et universelle, au confluent de la danse contact et de l’improvisation. Leur dialogue s’opère à travers des objets symboliques, mémoires et enjeux : une corde, des masques, des tasseaux… LI YE explore le rapport singulier que chacun.e de nous entretient aux autres et au monde. A travers les interactions des corps, la danse se fait écho des parallélismes et des frictions entre l’individuel et le collectif.
Aujourd’hui le vécu relationnel est marqué par les conséquences de la pandémie qui a imposé de fortes limitations du contact physique dans la sphère privée comme professionnelle. Dans un monde où se développent les pratiques distancielles, où la technologie brouille les frontières entre réalité et monde virtuel, le corps cherche sa place, la lenteur et le rythme organique qui lui sont essentiels.
La performance décline la notion de lien dans sa multiplicité, son ambiguïté : le lien est celui qui protège ou emprisonne, celui qui aveugle ou éclaire, celui qui rassure, épanouit ou enferme. Dans quelle mesure est on à l’initiative des modes de relation aux autres que nous entretenons, comment en fixons nous les règles et les limites? A l’intérieur du lien sont à l’œuvre les ressorts des schémas inconscients que l’humain passe souvent son existence à revivre, et la construction complexe de ses appartenances. Lien culturel, familial, amoureux, géographique… quel est le cycle vital du lien, comment vient il se nouer, se renforcer, se détendre, puis disparaître ?
A travers la mise en espace d’objets-liens aux textures et matériaux différents, les artistes inscrivent leur dialogue entre espaces vides, tensions, équilibres, et questionnent la mesure de cet écart posé entre les corps.